L’herbe de l’oubli
L’herbe de l’oubli
à 17h théâtre des Doms
Festival Off 2017
Tchernobyl existe toujours et se traduit par Herbe de l’oubli
Il y a déjà trente ans le coeur du réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl explosait et prenait feu répandant un nuage radioactif dans l’atmosphère. Bien des pays dont la France ont berné les population ayant l’air de négliger le problème.
La compagnie Point Zéro est parti sur place enquêter, filmer, rencontrer des gens, et reprenant les témoignages récoltés par Svetlana Alexievich. Dans cette zone baptisée avec beaucoup d’humour involontaire « Réserve Radiologique Naturelle » des gens vivent, d’anciens habitants attachés à leur terre. Une ville fantôme où nichent les aigles, des animaux sauvages à l’entour, ils sont dans leurs maisons cultivant leur jardin et mangeant leurs légumes en ayant l’air de se protéger en lavant les légumes d’une quelconque pollution. Pourtant ils développent bien des maladies, les enfant aussi …c’est affreux et met en évidence l’incompétence des gouvernement dans leur grande majorité.
De tout leur travail d’enquête Jean Michel D’Hoop a écrit le spectacle où se mêle films, récits, acteurs interprétant les survivants et marionnettes à taille humaine.
Tout baigne dans un clair obscur, où se déplacent les marionnettes qui nous questionnent et posent sur nous leur regard effaré dans la lenteur de leurs mouvement. Les acteurs/personnages nous touchent de leur ingénuité pour ne pas dire de leur inconscience. Les mots sont là et claquent à nos oreilles et pourtant la vie se poursuit ..mais pour combien de temps…
Comment peut on laisser des individus se suicider sans le savoir car la radioactivité n’a ni odeur ni couleur elle est invisible , impalpable.
Une pièce d’une intensité dramatique, forte, touchante…le mélange des genres accentue la portée des mots. On est pris dans une souricière impossible, la radioactivité est là mais aussi ailleurs. Nous avons réparti des centrales partout dans le monde au milieu des vivants, des populations sans se soucier du lendemain, de l’usure, des accidents, des aléas climatiques et de la destruction de ces monstres. Où va t’on et comment détruire les déchets. Tous les projets ne sont que des solutions qui repoussent le problème.
Malgré le sujet difficile, on est pris par cette pièce du début à la fin. Les marionnettes de Ségolène Denis qu’on avait énormément appréciées dans les trois vieilles il y a quelques années nous touchent au plus profond de nous mêmes, elles sont magnifiques.
Une admirable pièce à voir absolument.
Jean Michel Gautier
de et mis en scène par Jean Michel d’Hoop
avec Léone François Janssens,
Léa Le Fell,
Héloïse Meire,
Corentin Skwara
et Benjamin Terrini
Video Yohann Stehr
Musique Pierre Jacqmin
Scénographie Olivier Wiame
Marionnettes Ségolène Denis
Lumières Xavier Lauwers
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