l'amour à la menthe
- Fanny Inesta
- il y a 9 heures
- 2 min de lecture
FESTIVAL AVIGNON OFF 2025
Théâtre de l'Oriflamme
rue du portail Matheron
du 5 au 26 à 15h5O (relâche les 9,16,23)

On croyait connaître Thierry Beccaro, figure familière du petit écran, visage rassurant des après-midis télévisuels. On le découvre ici dans un registre intime, pudique et sincère, livrant sur scène L’amour à la menthe, un seul en scène tendre et fragile comme une madeleine à peine trempée dans le thé.
Sous des dehors presque légers, la pièce touche au cœur. Thierry Beccaro y convoque ses souvenirs d’enfance, ceux d’un petit garçon rêveur, bercé par l’Italie, les bonheurs simples d’un jardin ensoleillé, les frissons sucrés d’une fête foraine. Il y parle d’amour , celui qu’on reçoit, qu’on attend, celui qu’on donne malgré tout. Et aussi, en creux, de l’absence, des silences pesants, des blessures enfouies. Le goût de la menthe des petits bonbons vient ici masquer celui plus amer d’une enfance marquée par la violence d’un père "perdu dans sa vie". Mais Thierry Beccaro résiste, comme l’enfant qu’il fut, en choisissant la lumière plutôt que l’ombre.
La mise en scène, sobre, presque effacée, laisse toute la place à l’homme, à sa voix chaude, à son regard souvent embué mais jamais éteint. On sent le comédien sincère, sans fard, parfois à la limite de la fragilité, mais c’est justement ce vacillement qui émeut. L’émotion affleure, sans jamais forcer.
L’amour à la menthe est une ode à la résilience. Un spectacle qui, sans tambour ni trompette, parvient à faire battre le cœur du spectateur au rythme d’une vie ordinaire, faite d’espoirs, de douleurs, et d’une joie qu’on choisit, malgré tout.Thierry Beccaro ne cherche pas la grandeur tragique, il trouve mieux : l’humanité.
Fanny Inesta
Mise en scène: Anouche Setbon
Avec: Thierry Beccaro
Collaboration artistique: Alline Gaillot
Lumière: Denis Koransky
Scénographie: Oria Puppo
Texte: Emmmanuel Robert-Espalieu
Musique: Michel Winogradoff
Presse: Lynda Mihoub
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