Being Prey
- Peter Barnouw
- il y a 19 heures
- 3 min de lecture
Théâtre des Halles Avignon
Le 25 Avril 2025

Photo: P. Barnouw
Val Plumwood, philosophe écoféministe et environnementaliste australienne, décide de s’aventurer, par une belle journée, dans le parc national de Kakadu, dans le nord-ouest de l’Australie.
Kakadu, un parc national où vivent les crocodiles marins et où se situent également des lieux sacrés des Aborigènes.
Un canoë mis à sa disposition et là voilà partie à l’aventure.
Ainsi commence le récit théâtralisé d’une prise de conscience humaine et d’humanité de l’auteure et philosophe.
Les spectateurs prennent place progressivement. Le brouhaha habituel d’une salle de spectacle qui se remplit. Actrices et acteurs sont déjà en place, discutent entre eux, déambulent, lisent.
Deux femmes et deux hommes. Décor minimaliste, table, chaises, un banc. Deux grands cadres qui ressemblent à des peaux de bêtes élargies. Elles vont servir d’écrans de projection.
Le récit commence en douceur, tel un conte de fée pour enfants. Peu à peu, la tension monte...
Le récit se transforme en cauchemar. Un cauchemar où un crocodile marin prend Val Plumwood comme cible, comme proie.
La traduction de Being Prey signifie : Etre proie.
Val Plumwood s’en est sortie car elle avait l’expérience de la vie du bush. Parce qu’elle a su réfléchir avec son esprit humain, contrairement aux animaux qui mangent pour survivre.
Val Plumwood a survécu car elle a pu réfléchir pour sa survie. Avec sa pensée humaine, avec sa pensée de femme.
Il lui a fallu une décennie pour raconter son histoire et mettre en mots toute sa réflexion, autour de sa philosophie d’éco-féministe et de végétarienne.
La mise en scène de Mario Fanfani et Emmanuel Vigier met en lumière cette idée que nous sommes tous, à un moment donné, des proies pour quelqu’un ou quelque chose, mais que l’humain, en tant que tel, n’est pas une proie destinée à survivre, mais bien une proie destinée à être écrasée.
Dans ce spectacle la partie prise est celle de la défense des des minorités. Du genre ? De la pensée ? Peu importe, le texte dénonce que la pensée dominante et masculiniste prend comme proie tout ce qui est différent, ce en quoi ce spectacle, dans sa teneur générale, répond parfaitement à l’interrogation de Val Plumwood.
Avec Being Prey, j’avoue être resté un peu sur ma faim. J’avais, à certains moments, nonobstant l’intérêt du propos, l’impression d’être revenu aux formes de théâtre « Underground » des années ’60 – ’70, projection et musique comprises.
Toutefois, j’adhère au propos général, exprimé par Val Underwood, texte permettant de se questionner et de questionner l’autre, quant aux sujets sociétaux, notamment en ce qui concerne l’acceptation de la différence.
Peter Barnouw
Being Prey : Texte de Val Plumwood
Adaptation et mise en scène Mario Fanfani et Emmanuel Vigier
Avec Mar Sodupe, Jeanne Burgart Goutal, Mario Fanfani et Emmanuel Vigier
Dramaturgie : Manon Worms, création sonore : Gery Petit, création vidéo : Mario Fanfani et Emmanuel Vigier, scénographie : Juliette Morel, création lumière : Nicolas Marie, régie : Renaud Vercey
Texte publié aux éditions Wildproject
Production : groupe Dispersion
Coproduction : 3bisF Centre d’arts contemporains, Théâtre des Halles-Avignon, Pôle Arts de la Scène-Friche de la Belle de mai-Marseille, Association Contribution tree Group
Accueil en résidence : Chateauvallon-Liberté, scène nationale de Toulon, Far West, Montévidéo, Centre d’Art, CENTQUATRE-PARIS.
Soutien au développement : in ‘8 circle* maison de production (Anne Rossignol & Dominique Pranlong Mars)
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