top of page

Chemins d'Amour

Photo du rédacteur: Nadine EidNadine Eid

Dernière mise à jour : 2 févr.

Théâtre Essaïon

6   rue Pierre au Lard 75004 Paris

métro Rambuteau ou Hôtel de Ville

spectacle musical

durée 1h10

les mercredis à 21 h

du 11 décembre 2024 au 12 mars 2025, supplémentaires le 13 et 14 février à 21h










Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas

            Je t'aime pour aimer

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas


  Paul Eluard


Toutes et tous sommes issus d’un désir et toutes et tous souhaiterions qu’il fût lui-même issu d’un amour voire de l’Amour. C’est par lui que nous naissons et que nous grandissons. Lorsqu’il fait défaut, la construction de l’enfant en pâtit sévèrement et la résilience qui permet d’accommoder ne comble jamais vraiment l’absence originelle de l’amour maternel.


Trois femmes portées par leur talent  proposent plus de trente titres composés et écrits par des auteurs universellement connus. Les grands compositeurs, les poètes et les écrivains ont été inspirés par ce thème parfois galvaudé mais nullement épuisé. La comédienne Moana Ferré et la soprano Elise Efremov accompagnées par la pianiste Charlotte Coulaud offrent un large éventail de textes qui traitent de l’amour. Dans la chronologie du spectacle, Frantz Liszt,  Jean Lenoir, Gabriel Fauré, Henri Duparc, Louise Geneviève Gillot de Saintonge, Claude Debussy, Frédéric Chopin, Camille Saint-Saëns, Marguerite Monnot, Cécile Chaminade, Francis Poulenc  ont été choisis pour évoquer par leurs notes les textes et les poèmes d’auteurs connus que vous découvrirez avec bonheur sous les mains de Charlotte Coulaud. A elle seule, elle propose des  lectures pertinentes de partitions interprétées avec beaucoup de subtilité. C’est tout aussi judicieux que malicieux et, à tout le moins, ses interprétations renvoient à une belle connaissance des oeuvres qu’elle offre en harmonie de ton avec les deux interprètes. La soprano Elise Efremov cultive l’espièglerie, mais de la gravité à la légèreté, elle sublime les états amoureux, les élans du coeur comme les émois qui questionnent celui ou celle qui, en proie à l’amour, en subit les affres comme les délices. Le spectre des émotions vécues et suscitées s’articule sans faillir à la tessiture de sa voix contenue, parfois  presqu’à l’étroit mais sans regret cependant, dans les voûtes et les murs empierrés de cette charmante petite salle intimiste de l’Essaïon. Ecrin précieux d’une voix remarquable au service de textes qui parlent du coeur au coeur, elle  accueille le talent et la grâce affirmée de la comédienne Moana Ferré. Drapée dans une robe rouge, celle-ci propose un jeu tout en puissance et justesse inspiré par des textes fort variés. Il s’agit pour elle de porter encore plus loin voire un peu ailleurs des écritures que nous connaissons peut-être trop et, cependant, nul ennui nulle reconnaissance « à l’identique de  » ou « à la manière de » ne viennent pourtant affadir ou édulcorer les mots, les phrases d’auteurs qu’elle sait nous délivrer très personnellement avec sa sensibilité à fleur de… nos peaux. Moana Ferré pose ses mots et son regard avec aplomb, le spectateur regarde, l’écoute et suit ses sorties de scène comme il attend ses entrées, avidement. Il est d’emblée captivé par les apparitions de l’une et l’autre, par ces deux voix, emmené là où elles le souhaitent, avec la complicité éclairée de la pianiste Charlotte Coulaud. La sobriété de la mise en scène sert les déplacements dans l’intimité de cette petite salle où les ombres redessinent les mains, sculptent les corps investis par les voix. La création lumière de Cyril Desclés souligne les mouvements et, les paroles comme les mots volent à l’unisson de l’Hymne à l’amour.

C’est enlevé, souvent drôle et mutin mais en toute conscience de la fluctuation et de la labilité du thème évoqué ; parfois triste au regard de la gravité qui va de paire avec le tragique de l’amour blessé, l’abandon, la trahison ou l’amour non partagé. Peut-être un bémol, l’absence de textes ou de poèmes contemporains qui, dans une tonalité moins romantique, moins soumise au Fatum pourraient accréditer l’impression que l’amour est puissamment l’expression de notre présence au monde corroborée par la joie qui en est le vecteur et peut-être aussi la finalité.


L'amour s'en vient, l'amour s'en va. Toujours à son heure, jamais à la nôtre. Il demande, pour venir, tout le ciel, toute la terre, toute la langue. Il ne saurait tenir dans l'étroitesse d'un sens. Il ne saurait pas même se contenter d'un bonheur. L'amour est liberté. La liberté ne vas pas avec le bonheur. Elle va avec la joie…

Christian Bobin


Mais aussi…

                            I was lying in my bed last night

Staring at a ceiling full of stars

When it suddenly hit me

I just have to let you know how I feel

We live together in a photograph of time

I look into your eyes

And the seas open up to me

I tell you I love you

And I always will

And I know you can't tell me

I know that you can't tell me


Fisful of Love

d’Antony and the Johnson or now from Anohni


Nadine Eid


Mise en scène Samuel Debure

Avec la comédienne Moana Ferré, la soprano Elise Efremov et la pianiste Charlotte Coulaud

Création lumière Cyril Desclés

Création de la Compagnie d'être(s)

Production Passage production

Diffusion Passage production Claire Ramiro et François Nouel

144 vues1 commentaire

1 Kommentar

Mit 0 von 5 Sternen bewertet.
Noch keine Ratings

Rating hinzufügen
Gast
18. Jan.
Mit 5 von 5 Sternen bewertet.

toujours exellent Nadine

Gefällt mir

A Propos

12438950_439998056196250_4685327206366182128_n-1.jpg

Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

Articles

don.png

Restez informez de nouveaux articles

Merci de vous être abonné!

Pour nous contacter

  • Twitter
  • Facebook

Merci pour votre message

6C2CE3037EB7451AA9DF381BC5AA4967.png

© 2023 Lesartsliants.com by Savage Designs

bottom of page