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Au pas de course

  • Photo du rédacteur: Fanny Inesta
    Fanny Inesta
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture

Théâtre du Balcon

38 Rue Guillaume Puy Avignon

Les 19,21,22 Novembre 2025 à 20h

Le 23 à 16h

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Serge Barbuscia poursuit, avec une sensibilité intacte, son exploration des zones lumineuses et des fractures de l’humain. Cette fois, il choisit de donner la parole à sept femmes, figures multiples d’un monde qui chavire mais qui ne renonce pas. Pour incarner ces voix, il s’appuie sur la remarquable Camille Carraz, muse évidente d’un texte qu’il a façonné pour elle, une rencontre qui s’inscrit dans la continuité de leurs précédentes collaborations.

Nourrie par des ateliers menés en 2024 au cœur des quartiers périphériques, son écriture se fait coupante comme un constat et tendre comme une confidence. On sent que chaque phrase a été portée, remuée, éprouvée. De ces échanges avec le réel sont nés les thèmes qui tissent la pièce : la solitude tapie derrière l’hyperconnexion, les violences qui rongent les couples, l’emprise affective qui étouffe, l’individualisme, les déflagrations absurdes de la barbarie, les contradictions des grands événements internationaux, les injonctions d’excellence qui pèsent sur les corps et les esprits, le harcèlement qui dévaste, jusqu’à l’interrogation sur notre place fragile dans l’immensité du cosmos. Le sentiment non plus de voir un un spectacle, mais d'entendre un murmure venu des coulisses du monde, un murmure que nous refusons trop souvent d’écouter.

Tour à tour, surgissent comme des échantillons, Sophie, Garance, Jeanne, Djamila, une inconnue égoïste, Émilie et Francesca. Camille Carraz les accueille toutes avec grâce. Elle les effleure, les écoute, les épouse. La justesse de son jeu est sincère, poignante, pudique et sans artifice.

À travers un fil conducteur, les chaussures, objets du quotidien et pourtant symboles si chargés, la pièce déroule une succession de tableaux . Ici, un talon qui claque comme un cri. Là, une basket qui hésite. Ailleurs, un pied nu qui revendique une liberté. Chaque pas raconte une femme, chaque pas raconte une époque une histoire qui nous rappelle que nous avançons tous, même dans la nuit, même de travers.

La mise en scène de Serge Barbuscia laisse la parole et le geste occuper l’espace et le public ne s'en lasse pas!

La lumière de Sébastien Lebert est travaillée, précise, elle façonne des ambiances d’une géométrie visuelle, portée par la musique de Sébastien Benedetto, qui épouse les mots, les enveloppe.

Le final est d’une beauté presque cosmique. C’est une douceur, une rondeur presque irréelle qui descend sur la salle, sur la scène et qui contraste avec la rigueur lumineuse qui avait sculpté les scènes précédentes.

Et lorsque les derniers mots retentissent, ils résonnent comme une promesse , celle d’un voyage soufflé par une grand-mère à sa petite fille, un de ces chemins dont on ignore tout, sauf qu’il faudra un jour s’y aventurer.

Et comme dans les contes, chaque femme, telle Cendrillon, doit trouver la chaussure qui lui convient, celle qui épouse son pas et révèle son propre chemin.

Du beau travail!


Fanny Inesta


Texte et mise en scène: Serge Barbuscia

avec Camille Carraz

Création musicale: Sébastien Benedetto

Effets sonores: Eric Craviatto

Techique: Sébastien Lebert

1 commentaire

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Invité
il y a un jour
Noté 5 étoiles sur 5.

superbe!

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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