y a de la joie
- Dominique Mesle
- 25 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 juil.
FESTIVAL AVIGNON OFF 2025
La nouvelle étincelle à 16h15

Y’a d’la joie ! ou la grande vadrouille du cabaret sans frontières.
Il y a des spectacles qui vous donnent envie de claquer des talons, de vous asperger de paillettes, et de chanter à tue-tête .Y’a d’la joie ! fait partie de cette espèce rare. Un ovni scénique, une tornade de strass, de sueur et de subversion, qui réconcilie la folie douce avec l’intelligence du cœur. Oui, rien que ça.
Imaginez un cabaret où Francis Blanche tiendrait la main à Mistinguett, pendant que Charles Trenet fait du moonwalk en chantant “Y’a d’la joie”, accompagné d’un Nino Ferrer ressuscité en boa fuchsia. Un monde où les genres se croisent, se frôlent, s’embrassent et éclatent de rire dans un feu d’artifice de costumes outranciers, de perruques imprévisibles et de maquillages … expressifs !!
Ici, tout est trop. Et c’est exactement ce qu’il fallait. Trop drôle, trop libre, trop touchant, trop dérangeant pour certains (tant mieux !). Les six comédiens-chanteurs-musiciens de ce cabaret cinglé manient la parodie comme d’autres manient l’épée : avec panache et précision. Nostalgie et irrévérence main dans la main.
Le chant ? Impeccable. Le jeu ? Débridé. La mise en scène ? C’est du trapèze sans filet. Chaque tableau est un coup de théâtre miniature, chaque chanson une gifle pailletée à la norme, chaque chorégraphie un pied de nez au sérieux plombant de notre époque. On rit beaucoup, parfois jaune, mais on rit toujours. Et en sortant, l’ordinaire nous semble bien terne.
Car Y’a d’la joie ! n’est pas seulement un cabaret : c’est un manifeste, un joyeux spectacle anti conformiste , un hymne à la liberté d’être qui l’on veut, même si ça implique de porter un tutu léopard et de chanter Trenet en allemand.
Bref, une pépite. Un concentré d’humanité, version disco-kitsch et totalement assumée. À voir absolument si vous aimez le théâtre qui fait sauter les verrous… et les boutons de votre corset.
Et si la vie est un cabaret, comme le disait si bien Liza Minnelli : alors asseyons-nous à la table du bonheur, commandons un cocktail de non-sens, et trinquons au grand n’importe quoi. Santé !
Patricia George
Écriture et mise en scène de Olivier Desbordes
Avec Anne Barbier, Sandrine Moncoutdiol, Eric Vigneau, Eric Perez, Jean-Pierre Descheix
Piano Charlotte Gauthier
Le regard de Dominique Mesle
Ya d'la joie, un spectacle qui porte merveilleusement bien son nom. Le fil conducteur est la joie, conjuguée à tous les modes. Les chansons sont parfois très connues et on se surprend à les fredonner. Un panel d'auteurs dont Francis Blanche, Charles Trenet, Mistinguett, nous enchante et nous ravit. Six chanteurs admirables et extrêmement doués ainsi qu'une pianiste de haut vol qui donne aussi de sa voix et pas seulement, nous font jubiler. Ils dansent et se démènent en laissant leur amour-propre derrière les rideaux, tout est millimétré malgré une désinvolture apparente, c'est fabuleux !
Les costumes sont un émerveillement, incongrus, hilarants, farfelus mais surtout magnifiques. Dès leur entrée en scène, les acteurs provoquent une explosion de rires.. Le maquillage grotesque est une œuvre d'art, le rouge à lèvres sur une barbe de trois jours en est un délicieux exemple !! Il faut avouer que ce spectacle de cabaret se revendique comme ingenré.
C'est un show captivant, hilarant et gentiment déjanté. Une mise en scène millimétrée nous déstabilise. Une parenthèse hors de tout qui nous insuffle une bonne humeur et un plaisir hors du commun.
Dominique Mesle
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