Plus jamais Mozart
- Patricia George
- 3 août
- 2 min de lecture
FESTIVAL OFF AVIGNON 2025
La Fabrik théâtre en juillet à 21h15

Dans une sobriété fulgurante, Plus jamais Mozart ? nous convie à un voyage intime et bouleversant où se croisent deux grandes histoires : celle du jeune violoniste Paolo Levi et celle de la Shoah, de Venise aux camps de concentration
La scénographie lumineuse et immersive.
Sur un plateau épuré, tulle noir et projections poétiques de Venise et des camps esquissent un univers visuel saisissant. La collaboration de Jean-Louis Kamoun et Olivier Durand crée une atmosphère à la fois délicate et puissante, où chaque éclairage sublime l’émotion et capte instantanément l’attention.
La musique, souffle vital du spectacle
Le violon, magnifiquement interprété en live, est à lui seul un personnage vibrant. Tantôt susurré, tantôt déchaîné, il porte l’âme de l’enfance vénitienne et transcende l’horreur de la Shoah. L’absence de Mozart devient une promesse : lorsque la mélodie renaît, c’est un véritable triomphe de l’espoir et de la résilience.
Interprétation d’une grande justesse.
Trois comédien·ne·s et un musicien offrent un jeu d’une rare finesse. Leur engagement profond et leur expressivité discrète rendent chaque parole précieuse. Les silences, tout aussi éloquents, laissent vibrer le cœur et invitent le public à partager intensément la quête de vérité de Paolo.
Un message universel et inspirant.
Adapté avec sensibilité du texte de Michael Morpurgo, ce spectacle universel touche au plus juste la mémoire et la transmission. Il célèbre la force de la parole et de la musique comme remèdes aux silences de l’Histoire, et offre au public une expérience à la fois poignante et profondément porteuse d’espérance.
Tout commence par un silence pesant : le grand violoniste Paolo Levi n’a jamais joué Mozart en public. Pourquoi ? Quel fardeau l’empêche de faire parler son violon ? Lorsqu’une journaliste vient le questionner, Paolo accepte enfin de dévoiler son histoire : l’enfance riche mais cachée à Venise, son apprentissage furtif auprès d’un musicien des rues, la redécouverte de ses parents grâce à cet homme. Et, soudain, l’horreur surgit : sa famille heurte « la grande Histoire » dans l’enfer des camps de concentration, là où les notes de musique deviennent à la fois rempart et cauchemar.
C’est ce « secret » – à la fois personnel et universel – que le spectacle déroulera sous nos yeux, en jouant sans emphase la frontière fragile entre mémoire et oubli.
En sortant, on porte avec soi le poids de ces secrets révélés, encouragé par l’idée que, parfois, dire l’indicible est le plus bel hommage à ceux qui n’ont plus de voix.
Patricia George
D’après Sir Michael Morpurgo
Mise en scène : Jean-Louis Kamoun
Adaptation : Bénédicte Debili & Jean-Michel Renaud
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