Mon petit grand frère
- Dominique Mesle

- 12 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 juil.
FESTIVAL AVIGNON OFF 2025
Théâtre 3S le Quatre
A 14h30
Relâche les lundis

Sur scène, un gros camion en plastique et des jouets d'enfants.
Miguel-Ange Sarmiento entre en scène et commence à jouer, gaiement, dans l'insouciance et la joie d'un enfant.
Son frère joue avec son inséparable ami, dehors, dans le champ derrière la maison, à portée de regard de la fenêtre de leur maison. Papa est au travail, maman prépare le goûter, la vie est douce.
Puis, une sensation l'envahit; il faut pleinement profiter de ces instants. Le goûter est maintenant servi, nous sommes en 1971, le 9 mars, et tout va basculer, maman va perdre son insouciance et son sourire à jamais. Le bonheur fait ses valises à la hâte.
"Mon frère et son meilleur ami sont tombés dans l'eau d'un bassin dont la glace s'est rompue sous leur poids. Papa arrive avec sa mobylette, se jette à l'eau, mais il est déjà trop tard..."
"Encore tout petit, je sens bien qu'il se passe quelque chose. Il y a plein de monde, plein de bruit."
Tout chavire, un impensable traumatisme hantera cette famille pour toujours.
Miguel-Ange Sarmiento nous ouvre les portes de son passé avec une tendre pudeur. Il chante sa douleur toujours présente, il danse avec son corps de jeune homme un peu différent.
Une mise en scène de toute beauté, il virevolte sur les planches, le décor minimaliste et le noir du deuil provoquent une douce et profonde émotion.
L'éclairage accentue la tristesse que l'on peut lire sur son visage.
Il est poignant, nous compatissons à sa souffrance. Il est difficile de réprimer quelques larmes muettes.
Le texte est magnifiquement écrit, un pur joyau.
Ce second spectacle de Miguel-Ange Sarmiento est fabuleux, nous plongeons avec lui, mais, étrangement, nous ne sommes envahis que d'une douce tristesse.
Dominique Mesle
Avec Miguel-Ange Sarmiento
Mise en scène de Rémi Cotta









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