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Moche comme un pou

  • Photo du rédacteur: Fanny Inesta
    Fanny Inesta
  • 13 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juil.

FESTIVAL OFF AVIGNON 2025

Théâtre le Castelet

113 Rue Carreterie

du 5 au 26 Juillet à 18h (relâche le mardi)

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Avec Moche comme un pou, la comédienne et autrice Andromak Pequatre nous livre un seule-en-scène tendre, drôle et résolument enlevé, qui explore la construction de soi dans un monde obsédé par l’apparence. Une traversée sensible, rythmée par les souvenirs, les rires, la tristesse .

Le cadre est posé avec simplicité : un salon d’appartement, un tapis blanc moelleux, un fauteuil, quelques albums de famille. Ces objets deviennent les déclencheurs d’une parole vive, fluide, souvent mordante, qui saute d’une époque à l’autre, comme on feuillette une vie. Elle dévoile son enfance, quand tout le monde la prenait pour un garçon ; les cheveux coupés courts par sa mère à cause des poux, le regard des autres, le poids des normes. Elle raconte, avec une belle énergie, son rêve de devenir tatoueuse, au grand dam de ses parents.

Mais ce récit intime se déploie bien au-delà du personnel.Andromak Pequatre embrasse avec une verve jubilatoire des thématiques aussi vastes que le féminisme, les identités LGBT, le mouvement des Femen, les injonctions au corps parfait. Elle fait feu de tout bois, convoque , ses combats, sans jamais perdre le fil de son propre récit. Ce va-et-vient entre le singulier et le collectif donne au spectacle une portée politique incarnée.

Et , pour ponctuer les scènes, ces intermèdes musicaux familiers, empruntés à une chanson populaire autant de respirations joyeuses dans un texte dense, porté par un jeu nuancé, généreux, d’une comédienne à la présence indéniable.

Moche comme un pou est une ode au droit de se chercher, de se tromper, de se réinventer. Un spectacle intelligent, vivant, profondément humain pour rire, réfléchir, et peut-être mieux se comprendre.


Fanny Inesta


Avec Andromak Pequatre

Mise en scène: Jacques Connort

Décors: Jean-Christophe Choblet

Diffusion: Marie-Paule Anfonsso


Le regard d'Aurélie Courteille


Être philanthrope et androgyne, voilà deux qualités qui ne pourront que vous faire remarquer auprès de cette société intéressée, n’ayant de cesse d’ordonner et de classer tout par genre, par catégories et par fonction.

Et qui plus est, si vous êtes « moche comme un pou », on ne cessera de vous le répéter, conduisant cette expression à hanter vos jours ; car il y a malheureusement des expressions, des regards et des attitudes qui laisse en chacun une trace à jamais, venant à nourrir le devenir de la personne que nous sommes. Décidemment, avoir l’air d’un garçon alors qu’on est une fille (et inversement), ce n’est pas toujours facile.

Zélée, sans complexe et revendiquant haut et fort sa féminité, Andromak s’ouvre donc à tous pour raconter ici son périple d’existence quelque peu perturbé par son physique androgyne, d’autant plus marqué qu’elle atteste d’une volonté à vouloir s’affirmer et accéder aux mêmes droits que ceux donnés aux garçons.

Pourquoi les droits devraient-ils dépendre d’un genre ?

La société serait-elle toujours aussi misogyne ?

Son rêve de jeunesse était pourtant simple : être Maman d’une petite fille blonde ; et puis aussi d’aller à New-York, mais ça, c’est une autre histoire…

Sincère, authentique, la comédienne témoigne ainsi en toute franchise et avec naturel de sa vie passée à devoir affirmer son identité de femme au regard de tous, ses raisons d’être, ses choix, ses goûts ; et par là même pointe du doigt ce qui conditionne notre existence, faisant de nous ce que nous sommes.

Nos différences en sont-elles vraiment ? Et si oui, sur quoi se fondent-elles ?

Sur quoi nous basons-nous pour être, se reconnaître et (s’) aimer ?

 

Spectacle chaleureux au discours réaliste, « Moche comme un pou » ouvre ainsi les regards de tous sur un parcours d’existence inattendu et exceptionnel, exposant le fait que l’on ne grandit jamais seul et que si les aléas de la vie ne la rendent pas toujours facile, c’est au travers des regards altruistes, aimants et compréhensifs que l’on trouve son équilibre et son bonheur. Gardons foi en soi et en la vie, elle n’en sera que plus heureuse et merveilleuse !

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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