G E N E S E
Dernière mise à jour : 11 mars
Exposition du 2au 14 février 2024
La Chapelle Saint Michel Avignon
« Tu m‘as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »
Du 2 au 14 février la Chapelle Saint-Michel à Avignon a accueilli les oeuvres de Joshua Martin .Génèse, sa première exposition a rassemblé un bel échantillon de dessins, aquarelles, peintures, collages, planches de bandes dessinées et photographies de cet artiste qui n’a pas hésité, pour reprendre l’expression de son flyer, à nous" inviter dans son coeur ».
Pour ce faire, il a suffit de pénétrer dans la chapelle pour être aussitôt happé par la puissance de la souffrance livrée brute, fidèlement à l’effroi du et des souvenirs sous-jacents.
La souffrance rouge de sang versé, celle de la déchirure provoquée par des dents biseautées en laminoir est éradiquée de toute volonté esthétique et puissamment exprimée par un vécu qui l’a dépassée même si les nombreuses références christiques paraissent s’y attarder. En effet le passé n’est pas ici le creuset du présent, mais sublime et guide vers la Rédemption. L’espoir est lové presque dans chacune des oeuvres choisies et l’Art s’affirme avoir été et demeure le chemin de cette renaissance salvatrice.
Notre regard côtoie les si singuliers « oeils » (et non pas yeux) qui tous nous indiquent des intentions humaines dans l’inhumain de nos pulsions, les dérives de nos limites assumées ou transgressées. La question de la responsabilité des adultes est bien posée, celle de la maltraitance également. La femme à la tête de coeur et à la carabine se passe de tous commentaires.
Avec Joshua Martin, on touche le sacré de la souffrance, celle qui fauche dès l’enfance et, telle un cilice s’endure voire s’indure au profond des chairs et de ses regards incandescents. Cette souffrance accepte et questionne la nécessité de la violence. Le très long regard de l’homme en contre-plongée qui s’abîme dans la vision du vase aux trois fleurs cueille l’interrogation suprême, y aurait- il un bien fondé à cette souffrance ?
L’insupportable semble indicible et les bouches grandes ouvertes béent sur des cris avortés. L’innommable se profile alors de tableaux en dessins, de peintures en collages pour finalement achopper sur une photographie lénifiante, celle de la jeune fille en robe blanche. Elle est littéralement en aspiration verticale et sa robe comme sa tresse qui se redresse dans les airs dessinent une vision de joie enfantine et d’air pur. Etonnant et agréable contraste, elle signe l’espoir enfoui dans chacune des oeuvres. De tout le sang, de tous les cris, de l’oeil consumé par la douleur de l’âme, l’or de sa tresse, le blanc immaculé de la robe, la transparence de l’air dans lequel le trampoline absent du cliché la propulse, signent que l’espoir et la Rédemption jouent à plein.
Il faudra suivre les évènements et les expositions à venir de ce jeune artiste qui a encore beaucoup à nous livrer.
Nadine Eid
Je recommande
superbe expo superbe article
une belle exposition bien mise en valeur par un article qui en donne toute la saveur.
Un très bel article à la hauteur de cette magnifique exposition
Superbe expo je recommande Joshua Martin et ses œuvres