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Et c'est moi qu'on enferme (Stock)

  • Photo du rédacteur: Fanny Inesta
    Fanny Inesta
  • 7 oct.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 oct.

Casa Bronzini

13 Place de l'Horloge Avignon

LE 6 octobre 2025 à 19h30

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Telle une courageuse guerrière, Nathalia Brignoli n’a jamais cessé de se battre pour que vive son association « Un soir, un auteur ». Avec passion, elle défend depuis des années une littérature vivante, celle qui interroge, dérange et rassemble. Après avoir ancré ses rencontres à la Maison Bronzini à Villeneuve-lès-Avignon, elle présente également ses invités dans un nouveau lieu à Avignon : le cadre chaleureux de la Casa Bronzini, dans la jolie salle située à l’étage, un espace accueillant aux airs de refuge culturel.

C’est là, ce soir, qu’elle reçoit Philippa Motte, découverte dans l’émission La Grande Librairie. “Il fallait qu’elle vienne”, s’est dit Nathalia Brignoli. Et elle a réussi : l’autrice est là, pour raconter son histoire, celle d’un enfermement, d’une traversée, d’une renaissance.

Tout d'abord, Nathalia Brignoli lance la discussion avec sa franchise souriante qui met tout le monde à l’aise :"il paraît, d'après les statistiques, qu’une personne sur cinq a déjà consulté un psy".Elle invite alors le public à lever la main.Dans la salle, sur une cinquantaine de personnes présentes, beaucoup le font! le sujet touche de près.

Le public est au rendez-vous. Qu’il soit d’Avignon, de Villeneuve et même de beaucoup plus loin, il vient pour la qualité des invités, mais surtout pour la justesse des entretiens menés par Nathalia Brignoli. Son écoute, à la fois posée et attentive,ses interventions intelligentes, créent ce climat où la parole peut se déposer sans crainte. Ce soir encore, la salle est comble.

Face au public, Philippa Motte ouvre son livre, prend la parole, comme on entrouvre une porte sur un monde clos. Et c’est moi qu’on enferme est un témoignage bouleversant sur l’hospitalisation psychiatrique, racontée de l’intérieur, dans toute sa sidération.

" Ici, soigner, c'est prescrire. La confiance n'est pas un enjeu fondamental. La confiance est entre les mains des murs, des portes closes, des mots savants, des piqûres et des sangles qu'ils utiliseront pour me contenir si je me risque à exprimer le fond de ma pensée."


Les mots résonnent. Derrière eux, on devine l’effroi, la perte de repères, la dépossession de soi. Et pourtant, au cœur de cet univers verrouillé, Philippa Motte a trouvé des éclats d’humanité ,non pas dans l’institution, mais chez les autres patients qui dit-elle étaient dans le vrai, dans la sincérité et la fraternité. A Sainte-Anne, ce fut certaines des plus belles rencontres de sa vie .

De cette épreuve est née une parole libre, une force nouvelle. Aujourd’hui, Philippa Motte met son expérience au service des autres : formatrice et consultante, elle accompagne entreprises et structures de santé dans leur réflexion sur l’écoute, la bienveillance, le rapport à la fragilité .

Sous la conduite de Nathalia Brignoli l’entretien prend une belle résonance . Au-delà du récit personnel, c’est toute une société qui se devine en filigrane : celle où les troubles psychiques bipolarité, dépression, anxiété traversent désormais toutes les générations, questionnant notre rapport à la norme, à la vulnérabilité, à l’humain.

Puis viennent es échanges , les questions du public . Chacun veut comprendre, partager, raconter à son tour. On sent un besoin profond d’être entendu, de briser les silences. Avant la séance de dédicace, beaucoup s’attardent, prolongent la conversation, confient un écho intime. Puis vient le temps du buffet, comme toujours ici : généreux, convivial, fraternel. Les discussions se poursuivent autour d’un verre, dans une atmosphère apaisée.

Ce soir encore, Un soir un auteur a tenu sa promesse : offrir un espace où la littérature redevient essentielle, capable de relier les êtres dans une atmosphère simple et chaleureuse. On parlait encore du livre, des mots, de la fragilité et du courage qu’il faut pour les affronter.


Un moment de partage vrai, sans masque, à l’image du texte et de celle qui l’a écrit.


Fanny Inesta


Associations / un soir, un auteur

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2 commentaires

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Catherine
13 oct.

Un sujet passionnant qui touche de plus en plus de monde! Ce concept de Mme Brignoli a du mérite ! Je vis au Pontet, je vais venir et suivre les prochains invités. Merci pour ce bel article Mme Inesta!

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Isabelle
08 oct.
Noté 5 étoiles sur 5.

Je vis à Avignon et j ignorais!!! Quel article! Je ne connais pas Mme Brignoli mais je vais venir découvrir ces échanges assurément ! Merci pour ce magnifique article!

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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