top of page
  • Photo du rédacteurFabrice Glockner

De la plume et de l’épée

Dernière mise à jour : 3 mai 2023

De la plume et de l’épée : un spectacle envoûtant, joyeux, profond, généreux !


Festival OFF d’Avignon

Tous les jours du 7 au 29 juillet 2023 à 19h

Théâtre littéraire du Verbe Fou

95, rue des Infirmières



Le poète est celui qui rompt pour nous l’accoutumance, écrit Saint-John Perse.

Souleymane Diamanaka y réussit à merveille en nous transportant adroitement dans un univers onirique mêlant adroitement profondeur et humour, oralité et littérature, tradition peul et modernité, spontanéité et maîtrise artistique.

Il fait un temps de poèmes ce jeudi 27 avril, en avant-première, au théâtre Verbe Fou. Si les poètes se cachent pour écrire puisque c’est dans la solitude qu’on apprend la vérité, Souleymane prend ici à bras le corps le texte pour le retransmettre physiquement vers nous, avec une joie et un entrain communicatifs.

De la plume et de l’épée est un One Poet Show avec pour tout décor un bureau sur lequel sont posés un vieux magnétophone, un globe terrestre, des feuilles de papier et un stylo. Durant 1H15, le poète va occuper l’espace scénique et très au-delà, en tant qu’habitant de nulle part, originaire de partout, apte à traverser les frontières, écrivant en français dans une langue étrangère. Il occupe le temps, le temps ancestral et le temps à venir, nous donnant l’envie d’écouter et de réécouter sur Deezer son très bel album, L’hiver peul.

Avec son cœur de chrysalide, au-delà de l’espace et du temps, au-delà des mers et des vents, sa poésie va donc couler dans nos veines. Il n’est d’aucun lieu ni d’aucune époque, comme si son être spirituel était apte à vivre son éternelle existence, où l’espace et le temps sont abolis, et le désir irrépressible de suivre sa voie nous prend et nous saisit, presque à l’improviste.

Élevé à Bordeaux, Souleymane est né au Sénégal. Il a longtemps éprouvé des difficultés à trouver sa place, étant vu en France comme l’enfant né au Sénégal, et au Sénégal comme l’enfant né en France ! Ayant vécu dans un quartier sensible, il aurait pu mal tourner et a été en réalité sauvé par l’art oratoire et le pouvoir des mots. Il a eu la chance, un peu comme Albert camus, d’être remarqué par un instituteur qui a ressenti sa présence singulière. Présence qui se déroule sur scène devant nos yeux pour notre plus grand bonheur, tant l’espace s’emplit de ses mots et de son élégante gestuelle !

Slameur, le poète a été formé à l’école du hip hop, à la fois école artistique et école de vie, tout en veillant à inventer et conférer un souffle nouveau à l’esprit hip hop. Il a en effet la chance et la bénédiction d’être bercé par les vocalises silencieuses de ses ancêtres, une voix qui ne se tarit jamais et lui permet de mêler élégamment les genres. Prenant le contrepied d’une poésie qui fuit le lecteur pour se réfugier et s’enfermer dans les livres, Souleymane Diamanka la réconcilie avec la rue et la scène pour que les mots agissent sur nous telle une bienveillante lumière mangeuse d’ombres. Des mots incarnés et vivants, sensibles et vécus, profonds et vrais qui nous touchent au plus profond, à l’opposé d’une esthétique mallarméenne dont l’hermétisme et la beauté seulement formelle ne suffisent pas à nous tirer les vibrations dans les tempes que provoque un poème comme Mademoiselle à vol d’oiseau. Mais n’allez surtout pas imaginer une évidence et une facilité textuelles, acceptez de ne pas tout comprendre, laissez-vous emporter par son génie des mots et son sens du paradoxe. C’est alors que Souleymane, ce dormeur de paroles et artisan du verbe prenant racine dans les jardins du silence s’élèvera avec vous dans une danse magicienne.

Si vous faites partie d’un public authentique et chaleureux, vous aurez droit à la fin du spectacle à une improvisation poétique, à l’image du génie des mots et de la spontanéité du poète, qui ne manquera pas de vous laisser pantois et admiratif, ébloui et souriant. Il dansera avec les mots et vous les verrez danser ; il écrira pour vous à voix haute et son souffle vous rajeunira.

Un extrait de La Muse amoureuse sera le meilleur ambassadeur de Souleymane Diamanka, l’alchimiste !

Une Muse pose nue dans une métaphore et métamorphose son poète en peintre,

Elle plonge dans un bain parfumé en empruntant au printemps sa propre empreinte,

Toi qui me regardes dans les yeux ce soir tu seras cette Muse,

Comme une étoile danseuse sensuelle et en sueur au cœur d’une chorégraphie voluptueuse,

Je t’offre les fleurs de ma poésie d’une voix douce et suave,

Mes mots se posent sur toi comme de jolis dessous de soie que je me ferai un plaisir d’ôter,

J’ai la nuit pour parcourir ta peau et je me promets de compter le nombre exact de tes grains de beauté,

Je t’écris une pleine page de caresses pour que même ta peau aime mes poèmes.


Un grand merci à Fabienne Govaerts, directrice du Verbe Fou, et Dominique Lhotte, attachée de presse, pour ce moment sublime.


Fabrice GLOCKNER


De la plume et de l’épée – Souleymane Diamanka


12 vues0 commentaire

A Propos

12438950_439998056196250_4685327206366182128_n-1.jpg

Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

Articles

don.png

Restez informez de nouveaux articles

Merci de vous être abonné!

bottom of page