JEU

FESTIVAL OFF 2025

Théâtre Artéphile

Rue du Bourg Neuf

Du 5 au 26 Juillet

Dans JEU, le théâtre de marionnettes prend le pari de l’épure pour mieux laisser jaillir la poésie. Le spectacle raconte l’histoire de Basile, un enfant dont l’imaginaire déborde face à la rigidité du premier jour d’école. Un sujet délicat, abordé ici avec grâce , à hauteur d’enfant mais sans jamais simplifier les émotions.

Les marionnettes, réduites à l’essentiel, en disent long par leur absence de corps.Une couette et un oreiller, un sac d’école suffisent à faire exister Basile ; une cravate flottante incarne le père, employé trop pressé. Dans cet univers en perpétuel mouvement, les objets prennent vie. De simples cubes en bois deviennent supports d’expression : déplacés, empilés, retournés, ils révèlent progressivement des dessins tracés à la craie, comme autant de fragments d’un monde intérieur en construction. Ces images éphémères apparaissent et disparaissent au fil du récit, comme les pensées d’un enfant qui cherche à comprendre et à se faire comprendre. Rien n’est dissimulé : les manipulateurs sont visibles, assumés, comme une main tendue vers le public pour construire ensemble le récit. Loin d’entraver l’illusion, cette transparence la nourrit.

Anastasia Puppis et Vincent Varène , incarnent ce va-et-vient constant entre le réel et l’imaginaire. Leur présence sur scène ne s’efface pas derrière les marionnettes : elle les prolonge, les amplifie. À eux deux, ils orchestrent un ballet minimaliste et sensible, qui touche les enfants autant que les adultes. Le public ne s’y trompe pas : Les enfants ont ri ; un petit spectateur a même pleuré lorsque le spectacle a pris fin. Les adultes, eux, ont été émus, se sont interrogés.

JEU n’explique rien, mais fait ressentir. Un moment , délicat et nécessaire, qui donne toute sa place à la différence, et à ce qui, en chacun, refuse de rentrer dans les cases.

Fanny Inesta

Texte:: Anthony Diaz

Mise en scène:Anthony Diaz

Manipulation Marionnettes: Anastasia Puppis, Vincent Varène

Création lumière: Antoine Moriau

Musique: Alice Huc