Le plasticien Yusuf Can Erçin
Dernière mise à jour : 27 févr.
Dans son atelier sis rue de la Petite Calade à Avignon le samedi 24 février 2024
Le plasticien Yusuf Can Erçin nous a ouvert les portes de son atelier sis rue de la Petite Calade à Avignon.
C’est toujours émouvant de pénétrer dans un lieu de création pour découvrir et les oeuvres et l’artiste.
Exposées dans des boites de présentations à suspendre aux murs ou à poser sur tables, elles apparaissent multiples et comme unies par les formes, les teintes, les matières. Curieusement, elles paraissent protégées par ces boitiers assez semblables aux boites de collectionneurs de coléoptères ou de papillons, du reste, Yusuf Can Ercin utilise dans certaines, des épingles comme pour mieux nous donner à poursuivre la similitude.
Qu’a-t-il mis dans ces boites ?
Nous sommes tous invités à nous questionner car, de loin comme de près, cela ressemble à de somptueuses carapaces de tortues, de sublimes morceaux de bois, de l’onyx rutilant ou de l’oeil de tigre moiré.
L’illusion est totale, seule certaines boites nous indiquent des hypothèses de réponses, elles renferment des papiers épinglés et soumis à des pliures. Sur ces papiers, de l’encre brune, avec des camaïeux de doré, de jaune et des déclinaisons de bruns allant jusqu’au noir et au blanc, celui de l’ivoire.
Ça bavarde aussi de matières animales comme la corne, l’ivoire, l’écaille. Les pliures nous livrent des éléments de réponses. En effet, les dimensions, les volumes, les formes sont bien celles d’un adroit et très méticuleux pliage révélant la symétrie bilatérale de ces papiers qui prennent chair en des matériaux que tous nous connaissons et que nous croyons reconnaitre. Il n’est pas jusqu’à l’envie de toucher, de caresser autrement que par le regard ces doux morceaux de bois polis comme des galets, nos paumes de mains ressentent ce que nous suggèrent nos yeux abusés et ravis de l’être. C’est magique et l’artiste au regard doux et tranquille, sourit de nos étonnements.
Le sculpteur n’est par surpris de nous offrir du rêve, mais nous sommes étonnés car tous en proie à des sensations tactiles. En pensée, nos mains effleurent ces formes et ses matières et notre imaginaire se laisse emporter.
Augurons qu’Avignon et ses lieux d’exposition, viennent sans plus tarder à la rencontre de cet artiste.
Nadine Eid
Né à Istanbul, il a étudié à l’école nationale supérieure d’art
des Beaux-Arts d’Istanbul, diplômé de département sculpture promotion 1982.
En 1983, Can Erçin s’installe à Paris après deux années de résidence
à la Cité internationale des arts pour poursuivre ses travaux personnels
en peinture et sculpture.
En 1993, il fonde son propre atelier à Istanbul et travaille en tant qu'artiste
plasticien pluridisciplinaire en collaboration avec des galeries, architectes
et graphistes.
bel article