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  • Photo du rédacteurFanny Inesta

Le Mardi à Monoprix

B.A Théâtre

25 Rue St-Jean-le-vieux AvignonL

0465875440

Les 8,11,13,15,18,20,22,25,27,29 Juillet à 10h

Le Mardi à Monoprix



Une Puissante Pièce sur l'Identité


Sur scène, et de dos, dans un costume magnifique, il pleure et se retourne ! Voilà c’est fait, Jean-Pierre est enfin devenu Marie -Pierre. Chaque mardi, elle prend le train et se rend chez son père veuf pour veiller sur lui. Il est âgé, souvent dans son fauteuil immobile à ne rien faire, avec une mémoire défaillante, et surtout ancré dans ses convictions traditionnelles et incapable d'accepter la métamorphose de son fils . Mais par amour et par devoir, Marie-Pierre lave, range, repasse, lui fait ses courses. Il l’accompagne à Monoprix, mais évite son regard, marche loin devant elle, l’ignore. Marie-Pierre, perchée sur ses talons aiguilles, belle dans son accoutrement choque et dérange. Les voisins, les caissières du supermarché de son enfance qui connaissaient bien Jean-Pierre, chuchotent, se moquent, lui parlent du bout des lèvres en continuant de l’appeler Jean-Pierre, tous incarnent ce miroir déformant dans lequel trop souvent se reflète le quotidien des personnes transgenres. Une pièce qui ne juge pas, qui offre une perspective éclairante où l’acceptation et la tolérance se heurtent à l’incompréhension et à la peur de l’inconnu.

La mise en scène est judicieuse, elle laisse la place à des moments de tension palpable. Le monologue qui donne vie aux échanges chargés d'émotion entre Marie_ pierre et son père provoquent tour à tour des larmes et des frissons. Les scènes silencieuses où les regards en disent plus que les mots sont particulièrement saisissantes.La musique violon, piano s’entremêlent aux paroles, rajoutant une émotion intense.

Joué par un acteur courageux, Thierry de Pina réussit à merveille à dépeindre les défis internes auxquels Marie Pierre fait face. Un beau travail d’acteur pour mémoriser le style et l’écriture de Darley, un langage bien écrit o ù les phrases se bousculent, où la mélancolie est présente .Les batailles intérieures, la reconstruction de soi et l'acceptation de son identité se dévoilent avec une authenticité qui transcende la scène. Il (elle) nous émeut. La fin de la pièce à laquelle on ne s’attend pas est émotionnellement puissante. Un spectacle dont l'impact résonne bien après le rideau tombé, incitant les spectateurs à remettre en question leur propre compréhension de l'identité, de l'amour et de la tolérance.

Il reste quelques dates, allez-y dans ce petit théâtre refait où l'on est bien assis et bien accueilli, il faut le préciser!

Fanny Inesta

D'Emmanuel Harley

Mise en scène : Collectif Ah le zèbre

Interprète : Thierry de Pina

Musique : David Mus, Emma Catlin

Costumes : Gleen Miller by Jean-Paul Gaultier

Attachée de presse: Dominique Lhotte



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A Propos

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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