L'hôtel du pin sylvestre
- Nadine Eid
- il y a 2 jours
- 2 min de lecture
Théâtre de L’Oriflamme
3-5 rue Portail Matheron Avignon
du 5 au 26 juillet à 20h20 Festival Off 2025
Relâche les mercredis 9, 16 et 23 juillet
31 mai 2025 Sortie de résidence
Comédie musicale

Avis aux amateurs ! Il n’y a pas de mi-chemin entre l’opérette ou la comédie musicale, la comédie ou la satire burlesque, il y a surtout nos appétences, ce que nos genres de prédilections acceptent ou tolèrent. Autrement formulé, peu importe ces tentatives de classification, lorsque des artistes mettent leurs talents, leur énergie et leur pugnacité à parfaire, une création interessante s’exprime. C’est une très aboutie sortie de résidence que celle de cette compagnie !
Le vocal chanté est le moyen d’exprimer ; les mains du et de la pianiste assurent l’espace d’expansion des voix qui, ancrées dans l’opérette, frôlent les notes opératiques. La chorégraphie d’Hortense Venot et la mise en scène de Patrick Zard’ créent un surprenant et vivifiant moment drolatique. De la musique exécutée au piano aux voix vraiment parcourues par les comédiens, tout montre que l’enjeu est l’écriture mais aussi le jeu sur scène des paroles prétextes aux voix. L’écriture est au service d’une comédie qui exploite des ficelles classiques mais aussi plus modernes, plus juvéniles aussi et partant, en décalage avec le su, le vu, le connu. La fraicheur de l’interprétation est plus que charmante, elle va questionner les origines sixties et autres. Il s’agit pour les comédiens d’aller chercher peut-être dans la satire mais aussi dans la simple dérision affectueuse des origines, des principes de fonctionnement à déposer sur scène certes, mais également à mettre en honneur. Il semble bien qu’en effet, L’hôtel du pin sylvestre exprime et souligne les genres souvent décriés, les dépassent et les magnifient néanmoins.
Le rythme est alerte, les enchainements bien maitrisés et la pièce musicale tisse la connivence rapidement. Les accélérations et les moments d’intensification créent l’adhésion et les personnages bien campés évoluent dans une cohérence de liens et d’interactions au sein desquelles la nature humaine déploie ses gammes. L’impression générale est que tout fonctionne car tout est écrit, rédigé, travaillé. Le piano d’Alexandre Laugier suit, répond, supporte et anticipe aussi parfois avec malice. Les tessitures jouent, parodient et même semblent étonnées d’aller au-delà bien innocemment. Les voix féminines distinctes à souhait d’Hortense Venot, de Nina Despres et de Sarah Nardon trouvent un répons affirmé en celle d’Angelo Heck et rien n’est laissé au hasard des harmonies. Les protagonistes de ce jeu de presque dupes trouvent leur place dans l’enquête et, au final, la course poursuite se fait théâtrale.
Mais Chut !
Une comédie fraîche à souhait, des chanteurs aguerris qui osent, du mouvement beaucoup, de l’exigence partout même si tout semble enveloppé.
Laissez-vous aller mais allez- y ! Ça bouge et c’est très astringent, revigorant ! Frais et étonnant comme un oeuf du jour, en plus singulier toutefois. Une jolie parenthèse dans la foule du festival.
À découvrir.
Nadine Eid
L’hôtel du pin sylvestre
de Sarah et Marie Nardon
Comédie musicale
Durée : 1h10
Composition Sarah Nardon et Alexandre Laugier
Mise en scène Patrick Zard’
Chorégraphies Hortense Venot
Interprétation Hortense Venot, Nina Despres, Angelo Heck, Alexandre Laugier, Sarah Nardon
Lumière Mélodie Hartmann
Presse Dominique Lhotte
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