MY WAY
- Fanny Inesta

- il y a 5 heures
- 4 min de lecture
CASA BRONZINI AVIGNON
Le 2 décembre 2025 à 20h
Crédit photos: Guillaume Samama
Ce mardi 2 décembre, à la Casa Bronzini Avignon, l’Association Un soir, un auteur, menée tout en élégance, par l’infatigable et toujours brillante Nathalia Brignoli, recevait Paul Wagner. Diplômé des beaux arts de Paris, artiste plasticien, photographe et personnage aux mille vies flamboyantes, ce fut une soirée aussi étincelante que les décorations de Noël qui clignotaient à travers les vitres, en parfait public discret. Une soirée, comme une page satinée d’un ancien magazine Vogue normal, lorsqu’on y reçoit l’un de ses anciens directeurs artistiques.
Venu présenter son dernier livre " My Way", titre parfaitement choisi pour cet homme qui n’a jamais suivi que sa propre route , Paul Wagner nous dévoile son ouvrage précieux aux allures de coffre aux trésors, un bijou photographique où le public venu nombreux, a vite compris qu’il était tombé sur un phénomène !
Paul Wagner, ses 80 printemps passés, mais toujours l’allure souple d’un chat, nous offre des confidences cousues de soie. Car l’homme n’est pas seulement artiste plasticien et photographe! Il a traversé les sixties, les seventies et les eighties en funambule curieux, témoin gourmand de la liberté sexuelle, des nuits sans fin et des studios débordants de flashs et d’ego. Avec, au passage, Roman Polanski, Claude François, les mannequins les plus mythiques et quelques tempêtes en guise de décor. On y découvre sous les mains de Nathalia qui effeuille les pages du livre, des clichés sublimes de mannequins iconiques comme Carla Bruni, Estelle Lefébure ou Yasmin Le Bon, ainsi qu’une pluie d’anecdotes croustillantes, de confidences et de souvenirs dignes des scénarios les plus romanesques.
Révélations, surprises, petites indiscrétions ciselées avec humour,Paul Wagner raconte sans jamais se raconter de trop, avec cette pudeur espiègle, qui laisse deviner l’homme autant que son œuvre.
En 1988, il quitte Vogue pour rejoindre le groupe Beachcomber, à l’île Maurice, et s’immerger dans l’hôtellerie de luxe. Voyages paradisiaques, modèles magnifiques à qui il rend hommage car nous dit il « trop souvent oubliés » et palaces somptueux . Il devient photographe d’hôtels où il réside gracieusement en échange de photos magnifiques, portées par son œil magique.
On y découvre aussi des clichés à Haïti avec un tigre ou deux petits léopards qu’il tient dans ses bras « L’un de mes plus beaux souvenirs », confie-t-il avec une émotion encore intacte.
Le public, s’est régalé de cette parole libre et malicieuse, servie avec ce rire qui lui échappe toutes les deux phrases ,un rire de gamin qui aurait réussi à dérober le monde sans se faire prendre. On écoute, on sourit, on se dit que cet hédoniste a vraiment vécu mille vies… et que ça lui va très bien mais que l’on ne s’y trompe pas il fut aussi un bourreau de travail !
C’est alors qu’au détour d’une phrase, Nathalia, malicieuse, glisse la question que tous se posent :
« Mais alors, pourquoi vivre à Avignon ? »
« Ras-le-bol de Paris. Une amie m’a dit : viens à Avignon, c’est une belle ville. Eh bien oui…je l’ai écoutée je suis venu, ça m’a plu. »
Mais... Avignon n’est pas pour lui un cocon de retraite paisible que nenni !
À peine installé, il lance un magazine web entièrement gratuit, consacré à la littérature, au théâtre, aux expositions, à toute cette vie culturelle foisonnante… Un projet qui dépasse déjà les 100 000 vues. Les magazines, après tout, il en connaît la mécanique jusque dans les moindres reflets de mise en page.
Allez le découvrir il s’agit de ZOEMAG.
Toujours la même énergie, la même malice humble, ce rire enfantin qui illumine la salle. Paul Wagner continue de tracer sa voie, fidèle à My Way. Et il ne semble pas prêt de lever le pied.
Le public s’est laissé guider par l’homme autant que par l’œuvre. On a découvert les ressorts de son optimisme, sa manière unique de saisir et de célébrer la beauté. On a rêvé, voyagé, glissé vers une époque libre et créative .
La soirée s’est étirée , buffet savoureux, conversations en cascade,rencontres inédites, éclats de rire et confidences, la recette parfaite. Un soir, un auteur réussit chaque fois ce petit miracle! Faire d’une rencontre littéraire un moment suspendu, chaleureux, follement vivant.
Bref, une soirée comme on les aime. Et que Nathalia, rayonnante maîtresse de cérémonie, ainsi que son équipe dont Régine toujours délicieusement attentive à chacun,puis l'oeil professionnel et malicieux du photographe Guillaume Samama tous savent orchestrer avec une grâce qui ferait pâlir plus d’un directeur artistique… même ceux de Vogue.
Paul Wagner, avec sa douceur malicieuse , nous a entraînés dans sa vie peuplée de rencontres et de partage exactement ce qu’il chérit par-dessus tout. Une existence lumineuse, libre et généreuse, racontée sans ostentation, avec une joie d’enfant et un humour jamais bien loin des lèvres.
La vie flamboyante d’un artiste qui a traversé les décennies comme on traverse une fête, sans jamais perdre son sourire.
Fanny Inesta



















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