Marie Masson reçoit Philippe Cousin

Dans son atelier galerie

11 Rue du Portail Matheron Avignon

du 14 au 22 Décembre 2024 de 15h à 18h

Un créateur aux multiples facettes

Peintre, dessinateur, auteur de nouvelles, romancier, bédéiste, concepteur de messages radiophoniques et directeur de création, Philippe Cousin semble incarner une vie toute entière dédiée à l’art et à l’imaginaire. Son parcours est une symphonie où les mots et les dessins s’entrelacent harmonieusement. Collaborateur pour des publications aussi prestigieuses que Pilote, Actuel ou Le Monde, il ne se contente pas de faire vivre son talent sur le papier imprimé : il déploie également son art dans l’espace des galeries, exposant des œuvres monumentales qui défient le regard et l’esprit.

Ses créations, souvent des fresques spectaculaires, évoquent l’héritage de Piranèse et de Canaletto. Vertigineuses dans leurs perspectives, elles capturent des palais en ruine, abandonnés à la mélancolie du temps. Ces édifices, dessinés en noir et blanc avec une précision inouïe, occupent tout l’espace de la page et plongent le spectateur dans un univers à la fois grandiose et mystérieux. Parmi ces compositions monumentales, on découvre des châteaux délaissés, entourés de jardins d’une puissance évocatrice exceptionnelle. Ces jardins, grouillants de détails infiniment raffinés, accueillent parfois un simple bateau en papier, solitaire sur un bassin qui se mue en océan de rêverie.

Philippe Cousin est un explorateur infatigable, un artiste sans limites. Ses dessins naissent avec la même spontanéité que d’autres manient les mots : ils jaillissent de lui, précis, minutieux, vibrants. Passionné par la majesté des arbres, il capture la splendeur des chênes et des pins méditerranéens, dont les houppiers imposants semblent tutoyer le ciel. Avec ces œuvres, il s’éloigne des dessins incisifs qu’il a réalisés pour les revues, pour investir pleinement la page, et nous offre des tourbillons graphiques à couper le souffle.

Les dessins à la plume et à l’encre de Chine de Philippe Cousin possèdent une force hypnotique. Ils happent le regard et engloutissent l’esprit dans des labyrinthes de jardins et de forêts. Ses compositions regorgent de détails saisissants : des chemins qui serpentent, des aqueducs qui s’élèvent avec majesté, des ruines qui racontent des histoires muettes. On y devine une poésie silencieuse, un monde foisonnant où chaque trait compte.

Dans ses œuvres, Philippe Cousin magnifie des lieux tels que le Rhône, offrant une vision d’Avignon baigné dans une sérénité absolue. Il réinvente le Castel Minotaure, entouré de jardins à la française, avec en son cœur un château qui semble murmurer des secrets. On y trouve aussi le Mas Chronos, dissimulé au creux des ruines, ou encore le Mas de la Lune, illuminé par la clarté mystérieuse de l’astre nocturne. Et que dire du Mas des Eaux, dont les aqueducs dominent une campagne qui paraît suspendue hors du temps ?

Chaque œuvre invite à s’y perdre pour mieux se retrouver. Ces paysages imaginaires, à la frontière du rêve et de la réalité, fascinent et transportent. L’exposition, dont le vernissage samedi soir a attiré une foule nombreuse, marque un moment fort où l’art de Philippe Cousin s’impose dans toute sa splendeur.Il vous reste quelques jours pour le découvrir, courez-y !

Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier