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Malaga

  • Photo du rédacteur: Fanny Inesta
    Fanny Inesta
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 7 heures

Théâtre Arthéphile

7 rue du bourg neuf Avignon

Festival Off 2025

du 5 au 26 Juillet 2025 (relâche les 6,13 et 20) à 12h15



On entre dans Malaga comme on entrouvre une porte sur une maison déjà en feu : les braises couvent sous les dialogues et saturent l’air. La pièce de Lukas Bärfuss dissèque, en séquences coupantes, la dynamique d’un triangle infernal : Véra, Michael, et Alex , accrochés chacun à leur idée du monde. Et au milieu, il y a Rébekka, sept ans. Une énigme.

Tout part d’un projet de week-end à Malaga ou Véra veut partir avec son nouveau compagnon respirer un peu. Michael, son ex, refuse que leur fille soit confiée à Alex, un baby-sitter de 19 ans, cinéaste en herbe.. Mais aucun du couple ne cède : chacun veut faire valoir sa part d'autorité, ou plutôt, sa parcelle d’indépendance.

C’est là que tout bascule. A partir de cet instant, la pièce s’installe dans une zone trouble, celle du soupçon, du flou, de ce qui se passe hors champ. Car de retour de leur week-end, la petite fille est à l’hôpital... On ne voit jamais ce qui est arrivé à l’enfant. Alex leur dit avoir tourné un film avec elle pour unique héroïne.. Mais ce film existe-t-il seulement ?

Ce qui s’est réellement passé durant ce week-end ne sera jamais dit. Et c’est dans cette incertitude que la pièce trouve sa force la plus dérangeante La petite fille devient un point aveugle autour duquel gravitent les projections, les angoisses, les égoïsmes adultes.

Le dispositif scénique accentue cette tension. Le rideau blanc qui se ferme à la fin de chaque séquence agit comme un couperet : il marque le passage d’un jour à l’autre, mais aussi celui d’un monde à l’autre , de l’illusion à la désillusion. Le temps passe, inexorable, et avec lui le récit se désagrège. Plus rien n’est sûr, ni ce qu’on voit, ni ce qu’on croit.

Côté distribution, c’est un sans faute. Olga Grumbert livre une Véra toujours sur le fil,nerveuse, en tension, comme si chaque mot risquait d’exploser. La mise en scène, signée Renaud Danner est audacieuse, il interprète également le rôle de Michaël qui s’accroche à une posture d’homme raisonnable qui masque mal sa propre fragilité. Et Alex joué par Adrien Michaux , tout en douceur trouble est le centre instable de cette pièce : il attire, fascine, inquiète.Un miroir des projections adultes. On ne sait jamais vraiment s’il est naïf ou calculateur, sincère ou dangereux.

Les intermèdes musicaux,avec Jean-Pierre Petit à la guitare , viennent ponctuer les scènes avec une douceur presque déplacée. Comme si une voix lointaine chantait pour bercer ce que le langage ne peut pas dire.

Malaga est une pièce qui dérange, où le soupçon, la peur, la culpabilité ne s’expliquent pas et oblige le spectateur à rester dans l’inconfort du doute . Un beau moment théâtral!


Fanny Inesta


Texte : Lukas Bärfuss

Avec : Olga Grumberg

Adrien Michaux

Renaud Danner

Guitare: Jean-Pierre Petit

Mise en scène : Renaud Danner

Attachée de presse : Catherine Guizard

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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