Le Repas des gens
Théâtre des Halles Avignon18 :45 h. Jusqu’au 21 juillet (relâches le mercredi 10 et 17 juillet)
rue du Roi René, 04 32 76 24 51 – theatredesalles.com
La salle, la scène, une table avec deux chaises et le couvert dressé. Comme pour un repas. Le spectateur ne sait pas s’il regarde une salle de restaurant un peu réduite au strict minimum ou une salle à manger dans une maison quelconque.
Un couple entre. Timidement. Un petit peu âgé déjà et, en même temps, sans âge. Ce genre de gens que l’on ne remarque pas vraiment. Une femme banale. Un homme banal. Des gens.
Le couple regarde, regarde le public, s’étonne, parle. Parle doucement. Entre eux. Explique qu’ils sont invités à venir déjeuner. Par leur neveu. Directeur du théâtre. Ils ne savent pas qu’ils y sont déjà. Au théâtre.
Le public pas vraiment non plus. Un couple. Un peu comme les Deschiens de jadis.
Un homme entre coté jardin. Il se présente. Le directeur technique du théâtre. Et il va leur faire à déjeuner.
Et c’est là où demarre une sorte de tragicomédie. Le public rit. Beaucoup. Et, en même temps, des moments d’une émotion rare.
Le couple se livre. Raconte sa vie. Dans la même maison depuis le début de leur vie. Dans le même quartier. Leur rencontre. Lorsqu’ils étaient encore très jeunes.
Elle raconte pourquoi elle craint l’eau. Lui explique aussi.
Où il est question aussi d’une petite sœur noyée. Ou du moins disparue. Au bord d’une rivière.
Et peu à peu, les choses dérapent dans le théâtre. Les pendrillons tombent mystérieusement. Il est question aussi de cette rivière. Sous le théâtre. La sœur fantôme apparaît. Toute humide. Elle explique
La fille du couple les rejoint. Les parents racontent son histoire. Le directeur technique raconte la sienne.
François Cervantes, auteur dramatique et metteur en scène, directeur artistique de l’Entreprise de Marseille, raconte aussi. Non pas son histoire à lui mais les histoires des gens improbables. Des gens tellement normaux que l’on ne les remarque à peine.
Et François Cervantes a largement réussi son pari de faire connaître l’autre coté du miroir. Les autres mondes que nous ne voulons, peut-être, pas voir. Pas remarquer parce que c’est, quelque part, dérangeant.
François Cervantes nous dit : ‘’Notre essence, notre être intérieur, est peut-être le monde le plus lointain, celui que nous ne connaissons pas encore et qui reste à explorer’’.
Avec toute sa bande, François Cervantes a réussi un grand spectacle. Un très grand même. À voir. Absolument.
Peter Barnouw
Texte et mise en scène : François Cervantes
Avec Julien Cottereau, Catherine Germain, Fanny Giraud, Lisa Kramarz et Stephan Pastor
Régie Générale et création son : Xavier Brousse
Création lumière : Christian Pinaud
Régie lumière : Nicolas Fernandez
Costumes et accessoires : Virginie Breger
Assistanat création lumière : Tamara Badreddine
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