L’étrange destin de Monsieur et Madame Wallace.
AVIGNON OFF 2017
Théâtre du Girasole Avignon
Lorsque l’enfant paraît.
Pour un destin étrange il faut bien avouer qu’ils ont eu un sacré destin.
Imaginez, nous nous trouvons dans le sud des Etats Unis, une terre où fleurissent encore bien des racistes même si Obama a été élu président, la terre bénie des xénophobes en tout genre. Donc dans une petite ville tenue pas les membres du Ku Klux Klan, vit justement un couple d’un certain âge, sans enfants. Un soir elle découvre dans sa poubelle un bébé, c’est une fille, mais elle est noire. Ses rêves de maternité lui sautent au visage, elle est transportée, heureuse, et désireuse de garder cette enfant coûte que coûte. Lui, ancré dans son mouvement dont il est le chef local, rejette ce bébé, d’entrée, on ne pouvait imaginer autre chose. Mais c’est ne pas prendre en compte le désir de maternité, un désir non abouti. Elle va se battre pour garder ce bébé et lui peu à peu va se laisser convaincre, il veut tourner une page, reprendre une autre vie.. Une histoire qui pourrait être banale mais ne l’est point, car tout n’est pas dit Bernard Menez y trouve une composition qui lui va comme un gant… de boxe, il est parfait en minable petit chefaillon. Marianne Epin est une épouse tonique et bien dans ses baskets… de tennis, elle arrive à ses fins avec intelligence. C’est assez sportif comme pièce, pleine de hauts et de bas, de pas de côté et d’avancées. Du théâtre vivant …. Le décor est vieillot, années cinquante sans goût et au mur trône une peinture représentant un portrait d’Hitler et de Mussolini… il est clair que tout cela est là pour nous situer le couple. Lui et son clan, elle dont on apprend que c’est une ancienne prostituée qui n’est pas tombée amoureuse de cet olibrius mais qui est là comme elle pourrait être ailleurs. Des gens peu intéressants en fait, mais la magie de l’enfant opère, ce petit bout de chair humaine les humanise, les fait changer.. ils deviennent autre. La vie n’est pas inscrite de manière indélébile, les choses changent les êtres aussi.
Une belle histoire dont la mise en scène est très tonique, le jeu des comédiens est parfait.. À voir.
Jean Michel Gautier
de Jean Louis Bourdon mise en scène Marion Bierry avec Bernard Menez, Marianne Epin et Gilles Vincent Kapps qui signe les musiques originales
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