Après le chaos
Théâtre des Corps Saints Avignon
du 3 au 21 Juillet 2024 à 15h05

Une fusillade, son fils est mort. « NON, PAS LUI », répète t -elle en boucle. Tout d’abord le déni devant l’insupportable réalité, puis le pire : elle découvre que son fils en est l’auteur. L’état de son coeur, confronté à l'impensable, comme une écluse fermée à jamais. Un cœur verrouillé, incapable de s'ouvrir ou de laisser échapper ses émotions. Tout est retenu en elle, sans aucune possibilité de libération. Un coeur et une âme cloisonnés, rendant impossible tout apaisement ou guérison.
Nous plongeons avec elle dans les méandres de cette tragédie indicible . Commence alors la descente aux enfers, face à cette vérité insupportable ! La vie d’avant à présent désormais disparue à jamais, la famille, marquée par la douleur,la culpabilité, la colère, la honte, le harcèlement et la stigmatisation sociale. Les coups de téléphone incessants, les insultes des gens, l'acharnement de la presse et l'intervention brutale de la police dessinent un tableau accablant de la réalité post-tragédie. Le drame a eu lieu, impossible de revenir en arrière, le temps semble s’être suspendu à jamais, figé dans l’instant de la tragédie.
Chaque mot prononcé par Véronique Augereau résonne comme un choc, chaque phrase est un coup porté à l'âme. Elle incarne cette mère anéantie avec justesse et émotion, avec une authenticité qui nous atteint au plus profond de nous-mêmes. On ne peut que partager sa détresse face à une vérité insupportable, un quotidien transformé en cauchemar perpétuel.
La mise en scène de Stéphane Daurat est minimaliste mais terriblement efficace, utilisant uniquement une vidéo, des jeux de lumière et de la musique pour accompagner le récit d'Elisabeth Gentet-Ravasco.
Un sujet qui fait écho au monde qui nous entoure, rappelant l'importance du théâtre d'aborder des thèmes aussi douloureux. C'est aussi l'essence même de l’art vivant : mettre en lumière les aspects les plus sombres de l'humanité pour nous pousser à réfléchir, à ressentir, à comprendre.
Une réflexion intense sur la tragédie, la culpabilité et la possibilité (ou l'impossibilité) de survie.
Fanny Inesta
Texte: Elisabeth Gentet-Ravasco
avec: Véronique Augereau
Mise en scène: Stéphane Daurat
Musique: Avant l'Aube
Conception vidéo: Fanny-Gaëlle Gentet
Conception lumière: Sébastien Vergnaud
presse: Lynda Mihoub
diffusion: Claire Ramiro
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