Adriana
Dernière mise à jour : 25 mars 2023
Festival Avignon Off 2019
Théâtre du Roi René Avignon
A propos de l’identité.
Amin Maalouf a construit une tragédie classique dans notre époque, au milieu des HLM. Tout se déroule comme une fatalité, un cheminement déjà écrit d’avance, une pression sur les êtres dont le sort est tracé. Adriana vit dans ce quartier pourri au milieu des dealers et des drogués, elle est jeune, belle, n’a pas froid aux yeux, ne se laisse pas impressionner. C’est une fille que l’on pense indomptable, qui va sa vie seule avec une grande détermination. Un soir elle va se faire violer par un garçon qu’elle connait bien mais qu’elle n’aime pas. Va naître un enfant. C’est cet enfant Yonas qu’on retrouve plus tard, il est adolescent et veut connaitre son identité réelle car jusqu’à présent on lui a menti. Commence alors une véritable quête de vérité. Le fils sera t’il comme sa mère ou comme son père?. Le fils pourra t’il venger sa mère?? Pourra t’il tuer son père devenu aveugle?? S’il ne le fait pas alors Adriana aura gagné son pari puisque son fils n’est pas devenu comme son père. On est en pleine tragédie antique. Les comédiens sont magnifiques, la musique en live colle à merveille au texte. Dans la chapelle du roi René, devant ces murs délavés et décrépis, avec des lumières froides, on vit intensément une chef d’oeuvre classique. Quel punch, quelle énergie une magnifique tragédie antique au XXI ° siècle. Quelle beauté !!! La mise ne scène de Grégory Barco est taillée au scalpel. Les comédiens Laura Clauzel, Bertrand Degrémont, Mathias Huguenot, Caroline Rochefort et Sonia Namirowsky sont formidables de justesse, avec une mention spéciale à Caroline Rochefort qui incarne une éblouissante Adriana. La création lumière de Philippe Catelano est remarquable On a beaucoup aimé, le temps ne comptait plus, que du bonheur.
Jean Michel Gautier
De Amin Maalouf,
Compagnie de la porte au trèfle Mises en scène de Thierry Barco Avec Laura Clauzel,
Bertrand Degrémont,
Mathias Huguenot Caroline Rochefort
et Sonia Nemirowsky Lumières Philippe Catalano
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