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Photo du rédacteurNadine Eid

2ème Salon International de L'Art Contemporain d'Avignon (SIAC)

Dernière mise à jour : 10 oct.

Parc Expo Avignon Hall A

du 4 au 6 octobre 2024 de 10h à 19h

photos : Nadine Eid



Durant trois jours, le Parc des Expositions d’Avignon a accueilli sur 2500 m2 une centaine d’artistes et d’amateurs d’art, peintres, sculpteurs, céramistes, ferronniers… pour permettre une rencontre d’artistes et un échange avec le public.

L’abstraction, le figuratif, le symbolique, l’art singulier, le pop art, l’upcycling ….les courants et les techniques ont permis d’offrir une palette fort éclectique à cette rencontre  organisée par la SIAC d’Avignon.

L’exposition Ready-To-print produite par des artistes ukrainiens restés en Ukraine malgré le conflit était présente et a réuni une quinzaine d’oeuvre. Le soutien de l’ASU (Fondation Artists Support Ukraine) a permis d’organiser un programme d’aides et de défenses des droits des artistes.

Les Visiteurs ont été accueillis sur l’esplanade par des oeuvres d’artistes exposants et ils  purent ensuite adapter leur visite au gré des stands dans une déambulation où la visibilité latérale rendait conviviale les échanges.

Un espace de repos et de restauration a offert la possibilité d’effectuer des pauses ou des haltes nécessaires parfois à la détermination d’un choix ou la décision d’achat d’une oeuvre. En fonction de nos goûts, de notre budget, de notre sensibilité, les stands nombreux furent soient entraperçus, soit abondamment considérés. Aucun ne démérita car tous contribuèrent à illustrer, dans leur singularité, l’Art Contemporain en quête permanente et en synergie avec l’évolution de la culture dans tous ses aspects.


Les sculptures métalliques d’Alain Tourette dans leurs contours mettent à l’honneur la féminité linéaire des courbes des corps et retiennent, dans leur sobriété une attention  happée par la singularité à évoquer la fluidité dans la roideur. Qu’il s’agisse du tissu d’un vêtement ou de la page cornée d’un livre, l’effet évoque les possibles là où précisément, ils ne sont pas attendus. Le visuel est immédiat, le peu évoque beaucoup et suffisamment pour que la rencontre soit comme une reconnaissance, une retrouvaille avec nos reconnus frémissants. Seuls d’infimes détails, un noeud de maillot de bain, des ongles colorés ou une déchirure sur un short rehaussent les silhouettes ou les contours épurés. Les ressentis perdurent, sont partagés à l’unanimité, nous sommes emballés et acquéreurs.

Un peu plus loin, les formes souples et fermes aux contours stylés d’une remarquable élégance, captent le regard. La force tellurique dans le poitrail des taureaux de Corinne Jeanjean, les silhouettes longilignes mais à la gestuelle musclée de ses passantes forcent l’intérêt par le mouvement fixé comme dans l’instantané d’une photographie qui prendrait vie dans les nuances des parties colorées mises en détails et qui, de ce fait, les animent.

Un peu après, le Pop Art Linéal de Maqmanolo oblige l’arrêt tant ses pointillés, ses tirets créent de puissantes évocations. Quels que soient les supports, sa pratique du street art puise son inspiration dans l’inattendu, les possibles, le hic et nunc. L’image surgit, s’impose en tant que telle créée pour. L’intention est perceptible, l’économie de moyen rend hommage et considère comme tel le sujet. La technique ne supplante pas l’objet-sujet mais lui restitue sa place centrale. Les portraits envisagent ; les objets comme les scènes ou les lieux-espaces interpellent l’imaginaire. Tous sont signés et se situent dans son univers très typé. Ses oeuvres s’imposent comme des évidences. A n’en pas douter, Maqmanolo est un artiste à suivre.

L’infinie liberté de l’être, Françoise Ndongo la saisit dans le moment ténu où l’intimité  d’un corps fulgure l’instant. Celui de la femme a particulièrement cette capacité à signifier la délicate puissance, la ferme fluidité. La force dans la ténuité du corps féminin marque ses oeuvres. Peintures, aquarelles dessins et sculptures renvoient à l’expression d’une conscience du mouvement et de la dynamique perceptible au féminin. Ses aquarelles sont des moments intenses de rencontre avec l’artiste, ses dessins confirment les convictions. Pour les bronzes, une visite à Barjac s’impose.

Les déclinaisons de bis, blancs-cassés, beiges seulement distraites par quelques perles dorées, signalent comme une nécessité d’essentiel. Les totems, les porte-bouquets en grès d’Agnès Delettre aimantent le regard, suscitent le désir d’effleurer pour rencontrer cette matière qui permet la fluidité des lignes, les anfractuosités des plissés. La féminité est partout ; le minutieux travail des formes phalliques des totems en grès brut n’en est que la subtile affirmation. Recouverts entièrement de corolles aux multiples pétales, ils sont des hymnes à la fécondité, des promesses de floraison. Les efflorescences en font des sculptures à l’infinie douceur. Les grès comme les faïences d’Agnès Delettre sont comme des prolongements, des auras. Le sourire et le regard comme l’extrême sensibilité suggérée par ses sculptures parlent d’elle et exposent l’artiste. Sa carte de visite soft touch est à l’unisson d’une expérience visuelle conjuguée à la sensualité du toucher.

La présence de Mate Lesli est comme une réaffirmation si besoin est de la dimension sacrée de l’art. Mate et ses toiles exposées en divers lieux d’Avignon, ses performances stupéfiantes, ses expositions comme ses oeuvres de rues offertes à tous, font de lui un artiste qui marque, de son talent, Avignon. Dans ses huiles, il y a la prégnance d’une dimension sculpturale. Le travail des ombres, celui des plissés et du faux évidé, la présence des mouvements en cours, la représentation des protubérances et des perspectives sont autant de constantes qui animent avec vigueur ses oeuvres. L’énergie, le vital s’y inscrit, s’en échappe comme un ailleurs bienfaisant, une humanité brute dépouillée de toute volonté. Le corps est saisi dans sa spontanéité ; le mouvement en réalisation renvoie à des associations de notre inconscient et l’artiste sollicite nos émotions ancrées dans les archétypes et les structures de notre imaginaire collectif. L’expressivité provient de l’intention portée par les mouvements ou leurs absences.


Il va s’en dire que la troisième édition du Salon International d’Art Contemporain d’Avignon est d’ores et déjà inscrite dans les agendas des visiteurs. Pour les autres, l’événement SIAC est à noter pour Octobre 2025.



Nadine Eid

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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